Déjà sur l’île ça avait commencé, on ne serrait pas les mains, pas d’accolade, un namasté adopté spontanément, nous de toute façon on ne se touche jamais en public
les amants
ils et elles sont de toute façon confinés dans leur corps
quand ils et elles sont hors là loi menteurs menteuses, ils et elles se cachent
pas d’héroisation
pas de morale
les corps clandestins
on a profité de cet ultime temps suspendu
toucher sucer lécher embrasser
les temps nocturnes
alors que le confinement se rapprochait
avec la promesse diabolique de l’ile : et si on était confinés là, sans pouvoir repartir ?
Insolence égoïste du moment où l’envie de dire : chiche
rester là
mais l’ile déjà coronée sans doute , la promiscuité des pauvres dans leurs bidonvilles, la promiscuité indécente des riches qui crachaient dans la piscine sans y croire, pas plus de trente respirateurs dispos ils disaient à la radio
le retour
l’avion avec déjà des masques
le quai de la séparation, les amants sont faits pour se séparer, je n’aime pas A. Naouri sauf pour son truc lacanien à deux balles l’adultère, les adultes errent
nous sommes errants déjà de nos désirs à venir
Les corps confinés sont masturbatoires
on n’a sans doute jamais été aussi narcissique de soi que dans le confinement des amants
Punis
Chacun chez soi
la famille retrouvée, le corps se perd dans le ménage le travail le sport
à corps perdus
les sms de manque pour entretenir
mais somme toute n’était-ce déjà pas comme ça dans le monde d’avant, puisqu’on le nomme comme ça
les amants d’avant et les amants de demain seront-ils les mêmes ?
Que restera-t-il de leurs mensonges, de leurs nuits épuisées, de leurs désirs retardés ?
La possibilité d’une île disparue
Chacun pour soi
Les corps délaissés, abandonnés, le plaisir est loin, il n’existe déjà plus que comme un horizon si lointain
Un désir peut-il être confiné ? Où se niche-t-il ?
Le plaisir restreint à ses propres mains
Un jour « nous dormirons ensemble »
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