Je ne me lave pas. Je ne me rase pas. Je ne m’épile pas. Je n’écoute plus les infos et pourtant, à travers la brume, les bribes du monde me parviennent, assourdies,… celles que je me refuse d’entendre comme par exemple la recrudescence des violences faites aux femmes. Pourquoi refuser cette réalité alors que depuis le début du confinement je me félicitais d’avoir quitté homme et enfants. Je ferme les yeux… vertige… Flash-back, c’était hier… mon mari d’alors me fait remarquer que la vaisselle traîne toujours sur le plan de travail et m’apostrophe : « Tu ne vas pas me dire que tu étais débordée au point que tu n’as même pas eu le temps de mettre la vaisselle dans le lave-vaisselle ? », « Tu ne travailles pas, tu peux m’expliquer ce que tu as foutu de toute ta journée ? », « Avec ton job (ndlr, enseignante), tu ne vas quand même pas me dire que tu es épuisée ? Surtout avec tous tes congés, tu bosses à peine six mois par an, à salaire...