Quand ils ont annoncé la fermeture des écoles, j’ai pensé « ok, mais moi je continue à travailler au bureau. Pas parce que je dois, mais parce que je veux ». Je n'étais pas encore capable d'imaginer autre chose. Je me suis dit que le papa et moi, on allait pouvoir alterner télétravail et bureau deux-trois jours par semaine et que, comme ça, je garderais ma liberté. Je n’ai pas mesuré tout de suite qu’en fait trois jours plus tard, les réunions importantes, ça serait fini, même pour moi. Je me suis retrouvée une fin de semaine collée à la maison, à gérer les enfants seule - parce qu'il avait toujours, lui, des réunions - et à me demander comment j’allais faire, avec un ordinateur, pour mes vidéoconférences et les cours des enfants. Le troisième jour, j’ai fait une espèce de crise. Je n’en pouvais plus, de ne pas sortir, ce qui était relativement incompréhensible puisqu’en fait, je suis quelqu’un qui sort peu. Casanière. Intellectualiste. Toujours en train de pens...